Tout commença par un beau mardi après midi d'hiver lorsque l'exploitant national me passa un coup de fil.
Vu qu'il évite de m'appeler d'ordinaire cela laissait présager quelque chose de pas bon et je ne me trompais pas car très rapidement il me dit: "je t'appelle car c'est un peu compliqué" pauvre chéri, il n'a même pas idée de ce qu'il peut être compliqué.
En fait je devais téléphoner au client pour prendre RDV le lendemain celui ci devant me conduire à une bascule puis au lieu de chargement.
Là d'entrée je savais que, et n'importe qui d'un peu d'expérience savait que, c'est 99% de chance que se soit une galère.
Donc le lendemain matin aux aurores c'est à dire à 8 h j'arrive au RDV déjà il ne pleut pas c'est déjà une bonne chose mais c'est nuageux.
La personne qui est venu me chercher était à l'heure ce qui en France constitue un petit exploit mais vu le véhicule, je sais déjà que je ne vais pas charger des balles de ping pong.
"C'est vous "
"Oui c'est moi "
"Vous me suivez jusqu'à la bascule "
"Ok je vous suis"
C'est une constante c'est les fermiers de tout peser pour un rien il faut passer à la bascule, à tel point que je les soupçonne de, discrètement, passer sur une bascule lorsqu'ils se fiancent.
Et puis nous partons faire une petite balade dans la campagne, le 40 t étant mon véhicule privilégié pour me balader dans la France profonde.
Mais bon les temps son dur et c'est la crise et les gens du bureaux sont assez décidés à nous faire bouffer de la m....
Euhhhh il faut que je prenne à gauche là
Vu que les routes se rétrécissent, je me demande si on ne va pas finir dans un chemin de chèvre.
On tourne encore une fois à gauche, mais là ça deviens plus délicat car pour ne pas écrabouiller la borne blanche il faut passer large, et c'est tout juste si je ne la touche pas.
Et de plus en plus fort il a falloir que je rentre là avec mon avion de chasse, autant dire qu'il va falloir viser juste.
Et oui il y en a qui croient que c'est facile la vie de routier mais il y a quelques surprises parfois car le chargement c'est ça !!!
Bien sur avant de rentrer là je préviens mon "tractor driver" que je ne ferais pas 2 m sans me planter, le sol est mouillé et ces camions patinent pour un rien.
Il a l'air dubitatif et me dit d'essayer que d'habitude ça va pas mal.
En soit il n'a pas tout a fait tord, j'arriverai à faire 5 m jusqu'au rond en terre que l'on vois sur la dernière photo du message précédent après je suis planté comme une m....
Il me pousse donc vers la droite pour que je puisse me mettre sur le devant du bâtiment, mais même en marche arrière ça ne va pas.
Il faut donc sortir le câble pour mettre le camion en ligne sur la portion la plus dure pour avoir une chance de pouvoir partir sans patiner.
Une fois en place, il n'y a plus qu'à ouvrir le côté et à commencer le chargement.
Sur place c'est aussi sympa, en attendant, je fais quelques photos d'ambiance qui alimentent mon stock.
Le "tracto driver" continu son oeuvre en mettant les balles sur trois de haut mais comme on peut le remarquer pour le troisième rang il reste peu de place il va falloir tasser sérieux pour que ça rentre.
Labourage effectué par un Prenium 420 DCI.
Ce sont les traces faites lorsque le tracteur à tiré à l'arrière de la remorque
Notre "Tracto driver cariste" tasse un peu pour metre le troisième rang au sol.
Bien sur lorsqu'on pousse d'un coté, ça gonfle de l'autre et je pressens déjà que la remorque va prendre une drôle de forme.
Et pour gonfler le coté droit sera gonflé en fin de chargement.
C'est un peu Beyrouth derrière visiblement la propriété n'est pas des mieux entretenues.
Pendant ce temps là notre "tractor Driver cariste" continu de charger et lorsqu'on arrive au premier poteau on s'aperçoit vite que ça va être sportif pour le fermer et pour fermer la bâche après.
On réussi à fermer le poteau, mais je n'arriverai jamais à fermer celui du milieux, sur la photo suivante on vois bien l'arc que commence à prendre la barre alu du haut de la remorque.
En tout cas, il y a du stock et selon le "tracto-driver" tout va partir de la même manière ce qui promet quelques camions et chauffeurs qui vont être dans la même galère que moi.
Pendant ce temps là notre ami pousse toujours.
Pousse donc pas tant nom de djous tu vas me renverser la remorque.
Et voila le camion chargé, le poteau du milieu ne sera pas mis car impossible de le fermer et pour la bâche ça sera assez sportif aussi pour arriver à la faire coulisser.
Notre "traco-driver" avait espoir qu'en charge, je puisse m'en sortir mieux, mais je le détrompais de suite, en sachant que pour sortir il fallait en gros que je repasse dans la boue je savais parfaitement que je n'avais pas assez d'élan.
Bien sur je me suis planté comme une euh ..... et bien sur plus sérieusement car impossible de me pousser et nous avons cassé le premier câble sans que le camion ne bouge.
Le propriétaire du fourrage a du aller en chercher un plus costaud pour me sortir de là.
Il faut préciser que le conducteur du tracteur ne fait que le chargement, le terrain et le fourrage ne lui appartiennent pas.
Bref notre bon gars commence à ce dire qu'il n'a pas du prendre assez cher pour le chargement.
Il vaut mieux se rouler dans le foin que de fumer à proximité.
Bon nous voila carrément posé, notre tracto-driver est dubitatif quand même il ne s'attendait pas à ce que le camion se plante comme ça.
En attendant le nouveau câble on papote un peu, de toutes manière nous n'avons pas le choix
Pourtant, il n'est pas planté profond, il n'y a qu'une petite couche de glissant.
Voila ce que ça donne de devant, il n'a pas pu pousser car l'ensemble partait en crabe.
On notera que la remorque fait l'arrondi et que la barre du haut et pas mal courbée quand même.
Une vue de plus près pour mieux se rentre compte, on voit le crochet de traction sur la pare choc, c'est la première fois en 10 ans que je le sors.
Comme on le voit le coin de la remorque vient presque taper sur la passerelle et c'est là que l'on voit qu'un camion peut subir pas mal de contrainte en fonction de l'endroit ou on charge et du poids de la charge.
Une fois sorti, un peu à l'arrache, de se bourbier je suis le propriétaire du fourrage jusqu'à une autre bascule
Ce qui est amusant c'est que le paysan ne connait pas les clients, il a le nom du négociant et je ferrais le borderau de transport sur le nom de ce négociant et il faudra que je fasse deux borderaux du négociant aux deux clients.
Et puis il me largue là débrouille toi pour retrouver le chemin de l'autoroute.
De retour au dépôt pour montrer l'état de la remorque et récupérer les adresses des clients en livraison.
Il faut reconnaitre que le carrossier et l'exploitant responsable de se désastre sont assez catastrophés.
Une idée de génie de l'exploitant c'est de mettre des sangles sur la remorque ce qui bien sur ne sert strictement à rien si ce n'est à signaler le problème aux éventuelles patrouilles de police.
Comme on le voit ici et malgré les sangles la remorque est toujours aussi bombée.
Me voila repartit sur l'autoroute en direction de Bourq en Bresse.
Et puis une route plus petite pour arriver sur ma première livraison.
Je me suis arrêté dans se village pour demander ma route, les GAEC (copérative) on rarement des adresses précises, et je suis rentré dans cette boucherie.
Tout à l'air appétissant et nickel mais en plus le boucher est on ne peut plus sympa.
Pour trouver cette GAEC c'est asses compliqué il a téléphoné au gars qui s'en occupe pour qu'ils vienne me chercher à la sortie du village et puis finalement, comme il y avait des explications supplémentaires, je suis passé derrière pour prendre le téléphone.
L'arrière boutique est aussi nickel que le magasin et visiblement le boucher à toujours un chiffon à la main pour frotter quelque chose qui est déjà reluisant.
C'est dommage que ce ne soit pas ma route habituelle car je serai volontiers devenu client de cet endroit, visiblement il aime son travail et visiblement il aime rendre service lorsqu'il le peut et franchement ça fait plaisir de voir qu'il existe des gens et des endroits comme celui ci en France.
Et puis RDV à la Laiterie de Esterez, je suis l'un des clients qui est venu me chercher car bien sur il n'y a pas d'adresse précise pour aller dans les GAEC dans lesquelles je vais livrer
Et me revoila sur les autoroutes campagnardes
Nous voilà arrivés chez le premier client.
Comme l'on ne peut pas tourner plus loin, il y a normalement un emplacement pour tourner à l'endroit de la livraison, mais le gars qui vide m'avertit que le dernier camion c'est planté et comme le câble c'est bon j'ai donné j'ai décidé de faire une manoeuvre à contre main.
Là encore il ne faut pas mettre une roue dans la boue sinon c'est foutu.
Il faut que j'ouvre en grand le rétro pour voir ce qu'il se passe à droite.
Me voila en position pour vider on voit bien que c'est monté léger ces remorques.
Pour les accros de la sécurité ne regardez pas la photo car ça vide sur la route et si les voitures veulent passer qu'elles se débrouillent.
On commence à vider le premier client, ce coup ci ce n'est pas un tracteur agricole mais une sorte de manitou dont les fourches se referment sur les bottes de paille.
Le "cariste" (?) connait son boulot pas de soucis il ne maltraite pas la remorque.
On voit que je n'avais pas intérêt à mettre les roues trop loin car je n'aurais pas pu m'en sortir une fois de plus.
Visiblement tout est prévu car il charge sur une remorque au lieu d'aller stocker ça à l'abri directement.
Ce n'est pas évident pour commencer à vider mais notre "cariste s'en sort pas mal.
Comme on peut le voir ça passe assez fin au toit
Quitte à faire puisque j'ai l'APN en main, autant faire quelques photos d'ambiance.
Il y a ceux qui certifient qu'il y a des plus gros camion que le mien qui sont venu, plus gros c'est convoie exceptionnel après, alors qu'ils savent qu'à chaque fois c'est galère pour le chauffeur pour faire demi tour.
Tout en suivant mon guide, je fais quelques photos de nuages.
Et puis nous voila dans la seconde GAEC, celle ci est plus accessible que la première.
Mais je fais quand même attention ou je mets les roues.
Et voila la deuxième livraison faite la encore au manitou et là encore le "cariste" si je puis dire pourrait donner des leçons à certains caristes professionnels par sa précision et la douceur de la manutention.
Ce coup ci on vide sous abris, des palettes sous le fourrage pour que ça ne s'abime pas et des rangs montés nickels.
Pendant ce temps là je vais rendre visite à ces dames qui ont l'air bien fort bien traité.
C'est dames ont l'air très curieuses
Notre "cariste" continue le déchargement, comme il y va doucement je n'ai pas eu de crainte à aller visiter le coin
Tiens la visite du chien, qui vient renifler la marchandise qui arrive.
On commence à en voir la fin.
Il ne reste qu'a balayer mais comme un sous, c'est un sous le paysan viendra avec une brouette pour récupérer ce qu'il y a dans la remorque.
Je préfère qu'il soit attaché celui là et si il se balade en liberté le soir, il ne doit pas y avoir beaucoup de voleur dans le coin.
Le petit montage de Toubak pour terminer ce reportage
